Patrimoine remarquable

Vestiges de fortification, fermes anciennes, château, édifices religieux et monuments sont l’héritage du riche passé rural d’Angerville. Partez à la découverte de ces sites et lieux d’histoire, patrimoine remarquable du territoire…

Cette tour est l’unique vestige du cordon de murailles, de 4 mètres de haut sur 85 centimètres d’épaisseur, entourant autrefois la ville.
Les fortifications sont autorisées par Henri II à la suite des passages répétés de bandes de pillards. Malgré ses 20 tours crénelées protégées par un fossé, le bourg est incendié par les réformés (protestants) le 30 novembre 1587.

Dans bien des églises de nos régions, les dommages causés par les guerres ou l’oubli ont obligé à de nombreuses reconstructions, adjonctions ou remaniements qui ont peu à peu fait disparaître ou dissimulé le style primitif de nos églises.

C’est ainsi que l’église d’Angerville dont la construction remonterait au XII ème siècle, traces visibles par sa tour en extérieur et en intérieur par les colonnes du chœur et du sanctuaire, apparaît dans son architecture actuelle du XV ème siècle. L’entrée d’origine ouvrant sur la nef et formée d’un portail au centre applati et jugée incommode a été remplacée par un portail latéral au XV ème siècle. Il aurait été protégé par un porche. Le clocher carré ajouré de fenêtres ogivales est surmonté du toit beauceron à deux pentes, sur ce toit émerge une petite tourelle pointue, comme pour augmenter la faible hauteur du clocher. En intérieur la nef et les bas-cotés sont également représentatifs du remaniement du XV ème siècle. La tour carrée du clocher se terminait, avant la flèche, par un toit en batière, courant dans la région. L’escalier hexagonal fait saillie et se termine par une calotte pyramidale accolée aux contreforts. Jadis un cimetière entourait l’église ; il fut supprimé par lettres patentes de Louis XV en septembre 1764.

L’église d’Angerville illuminée à la tombée de la nuit

De nos jours une partie de cet espace est construit. Le portail de l’église situé à l’ouest est de la fin du XV ème siècle, 2 colonnes d’époque romane du XII ème siècle ont été réutilisées lors de la construction du portail et du pignon ouest. Le vitrail qui orne la fenêtre ogivale trilobée à sa partie supérieure, représente le retour de l’enfant prodigue. En son intérieur on peut remarquer la nef composée de 3 arches ogivales reposant sur des piliers dissemblables ; la nef est perfaitement voutée et présente des arêtes munies chacune d’une nervure prismatique, dont les moulures viennent se fondre dans le pilier.
L’irrégularité de l’ensemble laisse à penser que de longues années se sont écoulées avant la fin des travaux. La date “1521” gravée sur la retombée d’ogive contre le mur du fond ouest à droite de la tribune en entrant pourrait signifier l’époque de la fin de ces travaux. Les armoiries peintes sur le mur intérieur ouest près de la tribune, sont celles de Jean Delpech (1698-1737) seigneur et marquis de Méréville en 1733.

Attention, l’église ne se visite pas pendant les horaires des cultes.
Pour tous renseignements, appelez la mairie au 01 64 95 20 14 ou la paroisse au 01 64 95 20 07.

 

Le lutrin

La dimension de ce lutrin, richement sculpté, est disproportionnée dans cette église modeste. La base, triangulaire, est décorée de chimères inscrites dans des volutes. La tige, en forme de balustre, est ornée de feuilles d’acanthe. Elle est couronnée d’un chapiteau sculpté de chérubins ailés. Un aigle aux ailes déployées est accroché à une sphère posée sur la plateforme. L’inscription indique l’origine de cet imposant pupitre destiné à recevoir les chants liturgiques : « Trois marguilliers ont fait faire en 1688 cette oeuvre : Jean David, François Friteau et Jean Delafoy ».

 

 

Saint Jean-Baptiste

Saint Jean Baptiste, protecteur des troupeaux, est le patron des ouvriers du cuir, des tisseurs de drap, des aubergistes, des cabaretiers et des restaurateurs, activités particulièrement importantes à Angerville. Le dos plat de la statue indique qu’elle provient d’un ancien retable consacré au Précurseur. D’après un dicton de la Beauce, pays qui souffre parfois de sécheresse, «Saint Jean doit une averse, s’il ne la paie, saint Pierre la verse ».

datation : XVIème siècle

 

 

Blason des Delpech

Jean Delpech achète la baronnie et châtellenie de Méréville en 1698. Il désire alors être reconnu comme seigneur d’Angerville, contre l’avis des dames de Saint-Cyr avec lesquelles il est engagé dans de longs procès. En 1736, une transaction le satisfait. Pour bien affirmer son autorité, il marque l’église de son sceau, il se fait nommer parrain des cloches en 1717 et 1719 et il est souvent cité dans les registres de la paroisse. Les armes des Delpech, bleues au chevron rivé, sont ornées d’un pélican d’or posé sur un mont d’argent, bordé d’une bande rouge.

datation XVIIIème siècle

 

Pierre de fondation de messes

Jean de Mareau, secrétaire de la Chambre du roi, décédé le 31 août 1631, donne à la fabrique d’Angerville la maison dite « La belle image », ainsi que des terres. En contrepartie de cette donation, les marguilliers de la paroisse sont tenus d’enseigner le catéchisme et de dire et de faire dire des prières à l’intention du salut de l’âme du bienfaiteur.

 

 

 

Le Christ remettant les clefs à Saint-Pierre

Remis à la mode au XIXème siècle, les vitraux décorent de nombreuses églises, tout en obscurcissant l’édifice. Ce vitrail a été offert par A. Prévost, un riche paroissien. Jésus, figuré en pasteur avec ses brebis, offre les clefs du « royaume des cieux » à saint Pierre.

 

Classé aux Monuments Historiques

C’est âgé de près de 70 ans, en 1777, que le marquis de Hallot, lieutenant général des armées du roi, demanda à Antoine Morize (entrepreneur de bâtiments à Etampes) d’entreprendre la construction du château de Dommerville.
En 1789, M. de Hallot le donne à sa cousine la comtesse de Valon dont le fils le cède en 1807 au général de Rochambeau, héros de la Guerre d’Indépendance des Etats Unis.

L’histoire retient que le maréchal Davout y fit halte en 1815 après la défaite de Waterloo.

Plus tard, en 1869, le château sera adjugé à un cultivateur qui le transforme en ferme, ce qui lui vaut de ne pas être rasé. Pendant près d’un siècle, il demeure dans un état fort délabré. À partir de 1963, il fait l’objet d’importantes restaurations à l’initiative de son propriétaire d’alors M. Didier Poisson.
Revendu en 2003, le nouveau propriétaire poursuit et achève les travaux de restauration qui remettent en valeur l’incroyable savoir-faire de l’époque. Son architecture et son enceinte en font un endroit très agréable pour y organiser des réceptions de toutes sortes.

Aujourd’hui, deux salles de réceptions ont été ménagées et peuvent accueillir jusqu’à 150 personnes. L’aile gauche abrite un bel escalier en pierre, orné d’une rampe en fer forgé rehaussée de dorures.
L’ancienne salle à manger contigüe à cette aile, possède toujours, dans une niche en stuc décorée de guirlandes, un rare poêle en faïence, orné de cannelures rudentées et ondoyantes, surmonté d’un tuyau épanoui en palmier, classé monument historique. L’ancienne chambre du Marquis de Hallot a conservé ses boiseries, son alcôve avec garde-robe et escalier dérobé.

 

Portail du Château

classé aux Monuments Historiques depuis 1977 – datation : XVIIème siècle

Ce portail d’entrée, donnant sur la route de Chartres, subsiste de l’ancien château, détruit par le marquis de Hallot en 1777. Les boute-roues ou chasse-roues sont destinées à empêcher les roues des voitures hippomobiles de détériorer la maçonnerie des piliers.

 

Le pavillon Bélvédère

classé aux Monuments Historiques depuis 1977 – datation : XVIIIème siècle

Ce modeste pavillon hexagonal, percé de trois fenêtres, permettait aux dames de suivre la chasse aux perdreaux, très renommée, se déroulant dans la plaine. L’imposant escalier qui le précède, détruit, a été restitué en 1992 à l’identique. L’intérieur, non restauré, a conservé son décor peint en faux marbre.

 

 

 

Le grand escalier

classé aux Monuments Historiques depuis 1977 – datation : XVIIIème siècle

Cet escalier est assez large pour que deux personnes l’empruntent de front, sans interrompre leur conversation. Cette coutume est prisée au XVIIIème siècle, y compris à la campagne. L’escalier conduisait aux 8 appartements du premier étage, dont celui de M. de Hallot, mort à l’âge de 93 ans. Les trois pièces qu’il occupait, fermées pendant plusieurs décennies, sont restées intactes.

 

 

Le poële en faience

datation : XVIIIème siècle

La grande salle à manger du château, dans l’aile gauche, a été fractionnée en trois pièces utilisées par le fermier ayant occupé les lieux. La fontaine placée autrefois en face du poêle a disparu. Celui-ci a conservé sa décoration exotique, typique du XVIIIème siècle. Le tuyau, en forme de palmier, est couronné de feuilles de bananier.

Témoignage des ruelles de l’époque Moyen-Âge

Enfermée dans ses murailles à partir du règne d’Henri II, Angerville est traversée sur toute sa longueur par la grande route de Paris à Orléans, sur laquelle sont établis plus de 40 auberges, des relais de postes et des hôtels.

Un dédale de petite rues et de passages perpendiculaires à la grande rue permet de rejoindre le tour de ville. Sur le plan général du marquisat de Méréville, datant de 1715, les murs ceinturent encore la ville.

Monument aux gendarmes d’Angerville inauguré le 26 juillet 1914 et restauré en mai 2022

Petite particularité à découvrir puisqu’il est le tout premier monument édifié en France à la mémoire des gendarmes morts en service commandé

Inauguré le 26 juillet 1914, ce monument rend hommage au courage et au dévouement de la gendarmerie et à ceux qui sont morts en service de 1911 à 1913.
Le monument honore en particulier le brigadier Élie Jules Dormoy, tué le 31 janvier 1912 par un anarchiste de la bande des Cinq Points, nom désignant le tatouage gravé sur l’avant-bras des membres du groupe.
Les monuments aux morts dédiés à la gendarmerie sont rares en France. Une femme assise tient le code sur lequel est inscrite la Loi.

Retour sur l’histoire de ce tragique épisode

Le destin d’Elie-Jules Dormoy bascule le 31 janvier 1912. Vers quatre heures du matin, le chef de gare d’Angerville vient frapper à la porte de la gendarmerie.

Deux malfrats, qui s’avéreront être des hommes de la bande à Bonnot, viennent de cambrioler la gare d’Orléans (Loiret) et se sont enfuis par le train.

Ils sont descendus à Angerville et ont été vus en train de marcher vers Etampes. Le brigadier Dormoy, 36 ans, et le gendarme Siret enfourchent leurs bicyclettes et pédalent le long de l’ancienne RN 20.

Arrivés au lieu-dit les Soixante Miles à Guillerval, les deux militaires repèrent soudain deux individus suspects. Courageusement, le brigadier s’avance, sort son revolver et crie « Haut les mains ». L’un des bandits éclaire alors le visage du gendarme avec sa lanterne. Ebloui, celui-ci ne peut distinguer le revolver du malfrat, qui tire une dizaine de fois. « Je suis bien touché mon pauvre Siret », hurle le gendarme en s’écroulant, mortellement atteint.

Pour s’en sortir, le gendarme Siret, qui entend les balles siffler à ses oreilles, réussit à faire croire que d’autres gendarmes sont sur le point d’arriver. Le subterfuge fonctionne et les tueurs s’enfuient à travers champs.

Entre-temps, les paysans, aidés par les militaires de la base aérienne voisine de Mondésir, ratissent la campagne, fouillant les bois et les meules de foin. La brigade d’Etampes est alertée de l’arrivée imminente des deux malfaiteurs. Une première échauffourée éclate près de l’église Saint-Gilles. Là encore, les fuyards s’en sortent et foncent dans les marais. Cette fois, c’est l’hallali. Pris au piège, l’un d’eux préfère se tirer une balle dans la tête. Son complice, un certain Joseph Renard, est arrêté un peu plus loin, à la gare d’Etréchy.

A l’époque, cette affaire fit grand bruit et provoqua une émotion considérable dans toute la région parisienne.

Pour la première fois en France, un monument à la gloire de la gendarmerie sera d’ailleurs érigé à Angerville. Il est inauguré en juillet 1914, une semaine avant le début de la Première Guerre mondiale.

Auparavant, à l’endroit où il est tombé, une stèle, toujours visible au bord de la RN 20, avait déjà été édifiée en mémoire du brigadier martyr. On peut y lire que « Le 31 janvier 1912 a été tué par un bandit Elie-Jules Dormoy, brigadier de gendarmerie à Angerville, tué en service commandé. Sa mort est un exemple. »

Une brigade de gendarmerie d’Angerville qui porte son nom

Le jeudi 28 février 2002, une plaque fut inaugurée, en grande pompe à la brigade de gendarmerie d’Angerville. Elus, préfet, hauts gradés, ils étaient tous là pour rendre hommage à un gendarme, le brigadier Dormoy, tué 90 ans plus tôt par deux membres de la célèbre bande à Bonnot. Ce gang d’une vingtaine de bandits anarchistes terrorisa Paris et sa région entre décembre 1911 et avril 1912. La brigade d’Angerville s’appelle depuis lors la « caserne brigadier Dormoy », du nom de cet ancien forgeron, devenu chef de la brigade au début du siècle dernier.

Livret sur l’histoire du monument aux gendarmes d’Angerville

 

Aujourd’hui bistrot, cette maison a jadis été celle du personnage le plus illustre de la commune.

La maison natale de Henri-Alexandre Tessier est située au n° 66 de la rue Nationale.
Ce savant français est né le 16 octobre 1741. Son père était juge de paix et notaire à Angerville.
Il obtint son doctorat en médecine en 1776 et la même année entra à la Société Royale (créée par Louis XVI) dont la mission était de se préoccuper des épidémies.
En 1786 il fut nommé responsable de la Ferme de Rambouillet (Bergerie Nationale). Encouragé par le Roi Louis XVI, il travailla à améliorer la race ovine. Il sollicita du monarque l’admission de 380 mérinos d’Espagne, moutons déjà fort réputés et grâce auxquels on pouvait obtenir une laine plus fine et plus délicate. En 1802 il épousa Mme de Monsure de noblesse picarde. Il meurt à Paris le 11 décembre 1837.

Ce savant français auteur de nombreuses thèses scientifiques et médicales, propagateur de moutons mérinos en France est représenté en buste au dessus de la porte du 66 de la rue nationale, par le ciseau du statuaire Taluet.
Différentes plaques provenant du monument Tessier supprimé pendant la guerre de 1939-1945 sont exposées dans la salle du conseil municipal d’Angerville.

Dommerville est une ancienne commune d’Eure-et-Loir ayant fusionné avec Angerville le 01/11/1974.

L’église Saint Germain de Dommerville, de style roman, est citée dès 1250 dans les écrits.
Maintes fois remaniée, elle fut reconstruite après la révolution, sous Louis Philippe.
De l’époque romaine subsiste le portail à trois voussures, situé sur la façade sud de l’église et surmonté d’un oculus. Le clocher en flèche courte est recouvert d’ardoises et la toiture de l’église est recouverte de tuiles plates à l’ancienne.

L’église ne comporte qu’une nef qui prolonge le chœur en abside.

Elle abrite plusieurs œuvres classées par les Monuments Historiques notamment trois vitraux signés du maître verrier Henri Carot datant de 1905 qui se trouvent dans le chœur. Ces vitraux sont particulièrement intéressants et peuvent retenir l’attention par l’originalité de leurs thèmes. Ils furent offerts à l’église par un bailleur et son fermier en souvenir de la bonne amitié qui liait les deux hommes.
En son intérieur, on peut voir un maître autel datant de 1808, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques (depuis 1984).

Trésor de l’église : Saint Joseph et Saint Denis

Ces deux vitraux ont été offerts le 6 janvier 1905 par Denis Cochin et Joseph Sellevin en souvenir de «leur bonne amitié qu’aucune discussion ne troubla jamais au cours de trente années de bail », d’après l’inscription sur l’un des vitraux. Cochin était un propriétaire terrien et Sellevin était son fermier. Saint Joseph et saint Denis sont les saints patrons respectifs de chacun des donateurs

Maxime Le Grand, historien du XXème siècle, d’Etampes et de sa région, note à propos de la chapelle de Villeneuve, qu’à la suite de différends entre les Dames de St Cyr et le Seigneur de Méréville, les Dames de St Cyr auraient reconnu les droits de leur adversaire et lui auraient proposé d’ériger Villeneuve en paroisse.

Toutefois la chapelle pourrait être plus ancienne encore.

Elle est placée sous l’égide de St Roch, né à Montpellier vers 1300-1327, invoqué pour la guérison de la peste et des maladies contagieuses. Le bâtiment est d’une architecture simple, fortement marqué par une restauration de la fin du XIXème siècle. La chapelle ne compte qu’une nef de 4 travées et possède en son intérieur un intéressant gisant mutilé (115 cm x 47 cm), représentant un chevalier armé ainsi qu’une piscine d’un type usuel, simple niche aménagée en évier à 2 cuvettes creusées dans la pierre.

La chapelle abrite aussi une statuette en bois de Saint Roch, une statue en bois de la Vierge et l’Enfant et une toile peinte de St Roch. Elle ne se visite aujourd’hui que de façon exceptionnelle.

Le nom de cette ferme indique peut-être qu’elle a été construite à l’époque de Suger. Le domaine est mentionné en 1177, date à laquelle Hugues de Sabevereth et sa femme Pauline donnent au prieuré de Saint-Martin-des-Champs le « quart de la dîme d’Angerville ». La famille, dont la forme du nom a été modifiée, réapparaît en 1575 avec Philippe de Sabrevoys de La Bouverie.

Elle est citée à Monnerville au XVIIème siècle et à Orlu (Eure-et-Loir) trois siècles plus tard. En 1784, Jean-Joseph de Laborde achète Méréville. La propriété de Villeneuve, alors comprise parmi les 12 fermes de la seigneurie, est louée à Simon Houdy pour 2 000 livres par an.

Monument des partisans à Angerville du Gers élevé
Monument élevé en l’honneur des partisans du Gers en 1872

LES GERS ET ANGERVILLE LIÉS PAR UN MONUMENT COMMÉMORATIF

 

Peu de personnes le savent, mais, de même qu’il existe une rue d’Angerville depuis 1903 dans la commune d’Auch, actuellement préfecture du Gers, la ville d’Angerville abrite au sein de son cimetière, un monument inauguré le 28 mai 1872, à la mémoire des combattants du Gers. Quel lien unit ces deux communes séparées pourtant par plus de 580 km ? Pourquoi des combattants du Gers seraient-ils venus à Angerville et pourquoi ériger un monument en leur honneur ?

L’histoire commença dès la proclamation de la IIIème république, en septembre 1870 à Auch dans le Gers. Alors que Paris était assiégé, des particuliers se réunissaient en groupes de francs-tireurs pour « monter » au secours de la capitale et de la nation.

Dans ce contexte et à l’initiative de Félix D’Asies du Faur, un bataillon de 50 combattants du Gers, tout de noir vêtu, fut constitué et quitta Auch le 21 septembre en direction de la capitale. Avant leur départ, l’administration militaire leur avait remis une carabine Minié, une giberne et une ample provision de cartouches. Leur uniforme, composé d’une vareuse et d’un pantalon noir, d’un ceinturon de même couleur et d’un chapeau de feutre noir, imposait déjà le respect et face aux succès remportés au cours de leur trajet, leur renommée ne cessa de croitre. Partout ils furent félicités pour leur allure, leur stricte discipline et leur excellent comportement.

Le 8 octobre 1870, après avoir rencontré 7 ou 8 fois l’ennemi et mis à mal une compagnie de Uhlans de 50 hommes, les partisans se retrouvèrent au nord d’Orléans. Le 9, des prussiens furent signalés non loin d’Angerville. Les francs-tireurs décidèrent de leur tendre une embuscade, mais le détachement prussien était en réalité l’armée du général VON DER TANN, constituée du 1er corps d’armée bavarois, de la 22ème division d’infanterie et de la 2ème division de cavalerie, forte de 35 000 hommes !

Les courageux Gascons refusèrent de se rendre et combattirent deux heures durant contre l’armée prussienne. Encerclés, ayant épuisé toutes leurs munitions, ils furent obligés de se rendre. Condamnés à être fusillés comme c’était la règle pour les non réguliers, ils furent graciés pour leur courage et leur excellente conduite au feu par le Duc de Saxe-Meiningen et le général Von Der Tann et envoyés comme prisonniers en Allemagne.

Lors de ce combat héroïque, six partisans furent blessés et deux furent tués, Langlade, tisserand à Saint-Clar, et Pujos. C’est à leur mémoire que fut élevé le monument situé au sein du cimetière d’Angerville, symbole de la reconnaissance des habitants de la commune envers ces francs-tireurs courageux qui, loin de chez eux se battirent avec bravoure pour défendre la commune.

La ville, à qui il importait de renouveler cette reconnaissance, a décidé de restaurer ce monument de 3,80m grandement altéré par les intempéries et les variations climatiques en 2022 pour perpétuer la mémoire de ces hommes et le souvenir de cet engagement héroïque, origine du lien désormais immuable entre Auch et Angerville.

Le monument restauré a été de nouveau inauguré le 14 mai 2022

Mairie d'Angerville - Ancien relais de poste du DauphinUn relais de poste avant d’être une mairie

Sous l’Ancien Régime, parmi les nombreuses auberges d’Angerville, on peut remarquer au 34 de la Grande Rue, l’auberge du « DAUPHIN ».
Elle remplit également la fonction de relais de poste royal. La Grande Rue d’Angerville est alors un axe stratégique situé sur la voie royale Paris-Orléans.

C’est Louis XI qui crée la poste royale et fait établir des relais de poste toutes les sept lieues, afin qu’un cheval puisse parcourir au galop cette distance entre chaque relais. Le postillon sur son cheval assure le relais pour le transport des dépêches royales.

Plaque du relais d'Angerville
Plaque de postillon, poste aux chevaux aux armes du relais d’Angerville

En 1596, Henri IV crée un service de relais pour les messageries royales. Ainsi, la poste aux lettres naît. À Angerville, elle se situait au 36 de la Grande Rue. La charge honorifique de maître de poste se transmettait dans les familles.  En 1562, Pierre Boucher chevaucheur pour le roi, est cité dans les registres paroissiaux. C’est probablement le premier-maître de poste d’Angerville. Par la suite, les riches familles David, Langlois et la célèbre dynastie des Rousseau sont les maîtres de poste d’Angerville de 1719 jusqu’à la fermeture officielle en 1872. Le relais d’Angerville a été le dernier fermé sur la Nationale 20.

À partir de la Révolution, la mairie d’Angerville se situe au 4 place de l’hôtel de ville et partage le bâtiment avec l’asile de nuit. Les locaux devenus trop exigus, la municipalité décide d’acheter l’ancien relais de poste à Monsieur Dupuis. Après des transactions difficiles, la municipalité en devient propriétaire en 1892. À cette époque, la mairie est partagée entre la caserne des pompiers, une salle de musique et la Caisse d’Épargne.

En 1970, des travaux d’entretien s’avèrent nécessaires et l’on en profite pour agrandir, embellir et moderniser la mairie. Mais à la fin du XXe siècle, il est à nouveau nécessaire de transformer la mairie pour faciliter l’accès au public et permettre aux employés de travailler dans de bonnes conditions.

En 2014 et 2015, des travaux d’envergure sont réalisés pour en faire un Hôtel de Ville du XXIe siècle et permettre une entière accessibilité des locaux.

La mare du village avant les anciens bains-douches municipaux

Les douches municipales, également appelées bains-douches, constituent un service public d’hygiène des municipalités françaises, destinées aux personnes qui n’étaient pas équipées de l’eau courante.

Venant s’ajouter aux fontaines publiques et aux vespasiennes, elles naissent à la fin du XIXe siècle, dans le mouvement hygiéniste et de réorganisation des villes, en particulier dans les villes ouvrières liées au socialisme municipal.

À Angerville, face au développement de l’eau courante dans les maisons individuelles, il est décidé en 1945 de combler l’ancienne mare du village.

La même année, la population réclame l’établissement de bains-douches publics. Le conseil municipal accepte et on s’interroge alors quant au lieu le plus adapté pour édifier ce bâtiment.

Le choix se porte sur l’emplacement de l’ancienne mare appartenant à la commune et jouxtant la nouvelle salle des fêtes construite par Monsieur Bosquette dans son jardin. L’endroit semble idéal. Mais il est impossible de construire ces bains-douches tant que l’emplacement de l’ancienne mare n’est pas viabilisé. Le montant des travaux s’élève à 2 150 000 anciens Francs. Les travaux sont achevés le 27 septembre 1947. Le 9 février 1949 les bains-douches, rue du Général Leclerc, fonctionnent à Angerville.

Espace Simone Veil - Anciens bains-douches municipauxDans les années 1950, un bâtiment est construit dans le prolongement des bains-douches pour la Protection Maternelle et Infantile (PMI). De moins en moins fréquentés, suite à l’équipement progressif des foyers en salle de bains individuelle, les bains-douches ferment en 1970. L’association familiale prend possession des locaux pour le fonctionnement du club amitiés et des aides à domicile.

La municipalité donne une nouvelle dimension au site en 2017 par la création de L’Espace Simone Veil : un centre social qui regroupe aujourd’hui plusieurs pôles (jeunesse, séniors, familles, renseignement et accompagnement administratifs) conservant et perpétuant ainsi le rôle social d’une structure et d’un espace au service des habitants.

Ancien Hôtel-Dieu et Maison Saint-Paul
Ancien Hôtel-Dieu et Maison Saint-Paul (actuelle maison de santé pour cette dernière)

L’Hôtel-Dieu d’Angerville était un modeste établissement de charité destiné à l’accueil des pauvres voyageurs, des indigents, des simples soldats malades ou des blessés circulant sur la grande route. Cet établissement semble bien insuffisant au regard de l’importance des décès enregistrés.

Fin 1712, l’Hôtel-Dieu est en ruine. Il est sauvé par l’intervention providentielle de Marie Poussepain qui met à profit ses relations afin d’obtenir des subsides qui seront tout juste suffisantes. Le 13 octobre 1782, Jeanne Bouée scelle définitivement le sort de l’Hôtel-Dieu en le cédant à la fabrique paroissiale moyennant la somme de 1000 livres.

À partir de cette date, l’Hôtel-Dieu n’existe plus officiellement. Par la suite, ses locaux sont occupés par une modeste école de garçons.

Ancien Hôtel-Dieu
Bâtiment de l’ancien Hôtel-Dieu transformé en logements aujourd’hui

C’est en 1886, que le docteur Rousseau, maire de la ville, demande l’installation des sœurs de Saint-Paul pour l’enseignement des jeunes filles à Angerville. En 1887, la congrégation fait l’acquisition de bâtiments contigus à Hôtel-Dieu où l’on installe le pensionnat mais l’école de garçons reste dans l’ancien Hôtel-Dieu.

En 1861, M. Rousseau crée un asile pour les jeunes enfants qui sera annexé à l’école primaire. Ces deux bâtiments deviennent communaux en1863. Le 7 juillet 1908, paraît un décret de fermeture de certains établissements de bienfaisance qui provoque la fermeture de l’œuvre scolaire des sœurs de Saint-Paul.

L’année 1932 voit le retour des sœurs à Angerville, le nombre d’élèves inscrits est important et en 1948 est ouvert un centre ménager rural. En 1965, c’est le manque d’effectif qui provoque la fermeture de l’école primaire.

Cinq ans après l’école primaire, le centre rural cesse de fonctionner pour les mêmes raisons.

La maison Saint-Paul est transformée en maison d’accueil pour les sœurs âgées. En 1970, sœur Yvonne prend la responsabilité du centre de soins. En 2003, les sœurs quittent Angerville. En 2001, la municipalité fait l’acquisition de la maison Saint-Paul. En 2019, la ville y crée la maison de santé actuellement en fonction.

Carte interactive du patrimoine d’Angerville