Carnet d’histoires

L’histoire façonne les villes et les hommes, elle a donc construit Angerville à travers de glorieux et tragiques épisodes que nous vous proposons de découvrir.

La commune d’Angerville s’appelait autrefois Angervillæ-Gasta ; le mot “Gasta” signifiant terre en friche, terre inculte, terre déserte, expression qui n’a plus raison d’être aujourd’hui.
En effet, il fut un temps où la terre d’Angerville n’était qu’un vaste terroir placé au faîte de ce plateau que l’on a nommé “La haute Beauce” et situé en pays Carnute.

Par la suite Anger Régis signifiant une propriété qui n’avait pas d’habitations et qui, sans doute, était cultivé par les hommes du Roi devient Angere Villa.
Cette terminaison villa (ferme) est commune à beaucoup de lieux en Beauce. Le territoire est dépeint comme un désert. Le souvenir de ce désert existera encore jusqu’au début du 20e siècle dans l’épithète LA GASTE (la gâte terre en friche, inculte, déserte) qui s’ajoutera longtemps au nom d’Angerville.

Vers 1117, Louis VI Le Gros détruit le château du Puiset dont le seigneur, véritable bandit, ravageait toutes les terres de Beauce. C’est durant les guerres du Puiset, que l’on dut choisir sur la route de l’armée un lieu d’étape. La voie romaine passant par Saclas ayant été abandonnée, Angerville fut choisi pour devenir ce relais et à gardé cette même destination jusqu’à l’arrivée du chemin de fer. Et c’est en 1119, qu’une de ces terres devenues royales, après la victoire contre le seigneur du Puiset, fut cédée à Suger, Prévost de Toury puis  Abbé de Saint-Denis, en récompense de son action dans la lutte contre le seigneur du Puiset. Il fonda alors en Beauce ces Villae Novae, terres d’asile, ouvertes aux cultivateurs ruinés et aux serfs fugitifs dont Angerville fit partie.

Vers 1250, sous Saint-Louis, Angerville dépend pour les services du culte du doyenné de Rochefort et compte à peine 110 communiants et ne dépasse guère le statut de simple hameau constitué par quelque chaumière groupée autour d’une modeste chapelle sous le règne de Philippe le Bel vers 1300.

En 1391, Charles VI dans une charte rappelle et confirme  les privilèges accordés par Louis le Gros à savoir que les Prévôts et les Maires ne  pouvaient exiger des habitants du village royal d’Angerville ni impôts, ni taille, ni ost (service militaire rendu par les hommes libres) ou chevauchée. Ils devaient simplement un cens de 8 à 10 deniers par arpent de terre cultivée et la dîme. Le Roi par cet acte rappelait son autorité sur le domaine royal dont Angerville faisait partie et où lui seul exerce l’autorité directe.

Le 12 Février 1429, en pleine guerre de 100 ans opposant Anglais et Français sur la succession du trône de France, Angerville dut ouvrir ses portes et laisser passer les Anglais conduisant un convoi de vivres à leurs compatriotes assiégeant Orléans. Le lendemain, fut livré à 5 Kilomètres d’Angerville, le combat de Rouvray Saint Denis dit « journée des Harengs » où beaucoup de nobles et vaillants capitaines et chefs de guerre furent tués. Elle fut appelée ainsi car le convoi anglais attaqué par les Français transportait du poisson et autres victuailles destinés à être consommés pendant le carême.

En 1492, Charles VIII rendit à Angerville un réel service en lui accordant, par lettre patentes, deux foires par an et un marché le jeudi de chaque semaine.

En 1499, Anne de Bretagne, veuve du Roi Charles VII séjourne à Angerville. Elle allait se remarier à Etampes avec le Roi Louis XII. En 1514, Angerville et Etampes revirent passer Anne de Bretagne qui venait de mourir à Blois. Elle sera inhumée à Saint Denis.

Sous François Ier (1515-1547), la misère revint apportant famines, peste, impôts nouveaux… conduisant un bon nombre de paysans sur les chemins du banditisme.

À cette époque, de nouvelles idées de liberté et de réforme religieuse donnèrent naissance au protestantisme qui se répandit rapidement en France. En 1545 le prieur de Mondonville, rapporte que « l’église des Saints Pierre et Eutrope d’Angerville la Gâte ayant été polluée par la malice des démons fut réconciliée en même temps que le cimetière. »

Que s’était–il donc passé ?
Une contestation entre Jean de Villiers, curé d’Angerville et René de Séronville, seigneur d’Ouestreville, fut à l’origine de ce fait.

Ce petit seigneur d’Ouestreville avait en effet embrassé avec ferveur cette nouvelle religion ainsi que certains habitants. Il existe encore aujourd’hui un chemin des « Huguenots ». Ce chemin, selon la tradition, était emprunté par les protestants pour se rendre au prêche à Chalou.

En 1588, le duc de Guise venait de battre à Auneau les protestants qui voulaient rejoindre Henri de Navarre.
Le Roi Henri III quitta Paris au plus vite et arriva à Angerville le lendemain de la victoire d’Auneau. Il offrit alors au protestant Français de sortir du royaume.

Vers 1650, sous Louis XIV la population d’Angerville ne dépassait pas 1000 à 1200 Habitants. Le bourg ne comptait alors guère plus de 300 feux dont 45 pour les auberges.
Angerville connaîtra donc les conflits et conséquences des guerres de religions, de la ligue et de la fronde, et sera à plusieurs reprises incendiée et pillée.

Après une époque de calme arrive la Révolution et son émeute du 8 mai 1792, la formation de la Garde Nationale en difficulté avec le curé et la population ainsi que la visite du célèbre conventionnel Couturier et l’arrestation du Marquis de Laborde. Angerville a vu naître Henri Alexandre Tessier (propagateur du mouton de race “Mérinos” en France), M. Cassegrain, l’abbé Blanchet (littérateur), Vauzelle (peintre), Montigny (serrurier, inventeur d’une horloge à automates disparue avec lui). La plupart de ces noms se retrouvent aujourd’hui dans les rues et places d’Angerville.

Cartes postales anciennes de la ville

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